Épargne de précaution et prêt immobilier : qu’en est-il ?
Malgré les ajustements du taux d’usure, qui devraient bientôt permettre à davantage d’emprunteurs d’accéder au crédit immobilier, les taux d’intérêts continuent de grimper et réduisent les marges de manœuvre des établissements bancaires. Résultat : le nombre de prêts octroyés est en baisse en raison des plafonds du taux annuel effectif global (TAEG), qui interdit aux banques de prêter des montants dépassant le taux d’usure (lequel est décidé par la Banque de France).
> Pourquoi les banques demandent-elles une épargne de précaution ?
Face à la baisse de leurs revenus, les banques se montrent plus frileuses et cherchent des solutions alternatives pour se protéger. C’est pour cette raison qu’un certain nombre d’entre elles demandent désormais à leurs emprunteurs d’avoir une épargne de précaution en plus de l’apport personnel habituellement exigé. Le but ? S’assurer que même en cas d’inflation votre profil soit suffisamment solide, c’est-à-dire que vous soyez capable de rembourser votre dette. Certains établissements de crédit choisissent de rendre l’épargne de précaution obligatoire, tandis que d’autres préfèrent seulement en faire un critère avantageant.
> Attention à ne pas confondre apport personnel et épargne de précaution
Il est important de savoir faire la différence entre l’apport personnel et l’épargne de précaution, car bien que ces deux termes font référence à de l’argent que vous mettez de votre poche, ils ont des buts différents :
- Apport personnel : il est devenu quasiment impossible d’obtenir un prêt sans apport. Cette somme d’argent, puisée dans vos réserves personnelles, est greffée au montant de votre crédit et va donc participer au financement de votre futur achat. L’apport personnel exigé par les banques est généralement compris entre 10% et 30% du montant total de l’emprunt. Il permet de réduire le taux annuel effectif global (TAEG) de votre emprunt ainsi que votre taux d’endettement (qui ne peut pas dépasser 35% de vos revenus), tout en démontrant votre capacité à épargner sur le long-terme – ce qui rassure les banques.
- Épargne de précaution : contrairement à l’apport personnel, l’épargne résiduelle ne sert pas à financer votre achat. C’est une somme de sécurité, bloquée sur un compte et utilisée seulement en cas de nécessité (ex : forte inflation).
> Apport personnel et épargne de précaution : combien dois-je mettre de ma poche ?
Entre l’apport personnel et l’épargne de précaution, vous devez parfois faire des économies importantes avant d’espérer obtenir un prêt immobilier. Voici les efforts habituellement demandés par les banques :
- Apport personnel : entre 10% et 30% du montant du projet.
- Épargne de précaution : 20 à 30% du montant total.
Imaginons que vous souhaitez emprunter 200 000 € pour vous acheter un appartement. Voici quelles sommes votre banquier pourrait requérir de votre poche :
- Apport personnel : 15 %, soit 30 000 €
- Épargne de précaution : 20%, soit 40 000 €
- Total : 70 000 €
Dans cet exemple, vous devez mettre 70 000 € de votre poche pour obtenir un prêt de 200 000 €. Les 30 000 € de l’apport personnel serviront à financer en partie l’achat de l’appartement (avec les 170 000 € restants prêtés par la banque) tandis que l’épargne de précaution est destinée à vous protéger contre les aléas de l’existence.