➜ Les taux d’intérêts
Comme nous l’avons vu, 2022 a marqué la fin des taux à 1% qui, depuis 2015, faisaient le bonheur des emprunteurs. Et visiblement, la tendance à la hausse des taux de crédit immobilier se poursuit depuis le début de l’année 2023 : 2,74% en janvier, 2,82% en février, 3,10 % en mars et 3,24% en avril pour les prêts à taux fixe sur 25 ans.
Faut-il s’attendre que le reste de l’année 2023 soit similaire à 2022, avec une hausse des taux d’intérêts qui ne semble pas vouloir s’arrêter ? En toute vraisemblance, les banques devraient poursuivre la remontée de leurs taux dans les prochains mois, car la BCE compte continuer à durcir sa politique monétaire jusqu’en 2024. Le pic pourrait être atteint au second semestre 2023, voire à la fin de l’année.
Si ces nouvelles sont peu réjouissantes, rappelons tout de même que malgré une forte hausse, les taux d’intérêts restent relativement bas, semblables à ceux observés en 2012 – lesquels n’avaient alors pas entravé le dynamisme du marché de l’immobilier.
➜ Le taux d’usure
Il est le principal responsable de la baisse du nombre de prêts accordés : le taux d’usure. Fixé par la Banque de France, le taux d’usure interdit aux organismes prêteurs d’accorder un crédit à un taux annuel effectif global (TAEG) qui dépasse ce seuil égal. Le but : protéger les emprunteurs des abus et contrôler l’endettement des ménages.
Le problème, c’est qu’avec la hausse des taux d’intérêts, les banques ont de plus en plus de mal à proposer des taux effectifs qui restent en dessous du taux d’usure, d’où la demande des professionnels du secteur de réhausser significativement le taux d’usure. Leur souhait semble avoir été exaucé, puisque depuis le 1er février 2023, le taux d’usure est réajusté tous les mois, et non plus tous les trimestres comme c’est la cas habituellement.
Si vous prévoyez d’investir dans la pierre, il est donc important de suivre régulièrement l’évolution du taux d’usure. Bonne nouvelle : d’après les derniers chiffres publiés par la Banque de France, le taux d’usure applicable au 1er avril 2023 atteint désormais 4,24 % pour les prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus, alors qu’il était de 3,53% en janvier.
➜ L’évolution de l’offre et de la demande
Beaucoup de choses pourraient se produire à ce niveau-là en 2023. En raison de la hausse des taux d’intérêts et de l’inflation, il devient de plus en plus coûteux d’emprunter, en particulier pour les primo-accédants dont l’apport personnel est souvent limité. Résultat : si le nombre de prêts refusés continue d’augmenter, il y aura de moins en moins de candidats à l’achat, ce qui peut avoir un impact sur le nombre de ventes de biens.
A cela il faut ajouter les fluctuations de l’offre, que ce soit dans le neuf ou dans l’ancien, déterminés aussi bien par la demande que par la conjoncture économique. Veillez donc à rester informé tout au long de l’année de l’actualité immobilière, car on pourrait bien assister à de nombreux rebondissements.