Les risques et avantages diffèrent selon si on est vendeur ou investisseur.
Les avantages et risques pour l’investisseur
Pour l’investisseur, le réméré peut offrir une opportunité de générer des rendements attractifs et de constituer un capital immobilier. En effet, en acquérant temporairement la propriété d’un bien via ce type de transaction, l’investisseur perçoit des revenus de location pendant la période où le vendeur occupe toujours les lieux, tout en ayant versé un montant initial inférieur au prix de marché du logement (le montant initial est habituellement 10 à 40% inférieur à la valeur de marché, suivant la liquidité du bien). De plus, si le vendeur n’exerce pas son option de rachat, l’acquéreur devient pleinement propriétaire du logement et peut en disposer comme il le souhaite, notamment le revendre et réaliser une plus-value, ou le mettre en location.
La transaction comporte toutefois des risques, et principalement celui de défaut de paiement du vendeur : si ses difficultés financières l’empêchent de payer le loyer, l’investisseur perd en rentabilité. Par ailleurs, si le marché immobilier baisse pendant la durée du contrat, la plus-value sera moindre, ce qui diminue la rentabilité de l’investissement. Il est donc judicieux d’estimer consciencieusement la solvabilité du vendeur et la tendance du marché immobilier avant de s’engager dans une vente à réméré.
Les avantages et risques pour le vendeur
Pour le vendeur, ce type de transaction offre surtout une solution temporaire pour faire face à des problèmes financiers urgents. Par rapport au fait de vendre le bien, louer temporairement un logement et racheter un autre bien plus tard, la vente à réméré permet de conserver le patrimoine familial, évite de réaliser deux déménagements, et permet de recevoir les liquidités plus rapidement. Par ailleurs, dans un contexte de marché immobilier à la hausse, le fait de vendre et de racheter ultérieurement implique un surcoût pour acheter un bien similaire, tandis que la vente à réméré définit à l’avance un prix de rachat.
Le principal inconvénient pour le vendeur est le montant des frais générés par cette transaction, qui s’appliquent pour la vente initiale, la gestion au cours du contrat, et le rachat final le cas échéant. Par ailleurs, l’échéance de la fin du contrat implique d’avoir rapidement une rentrée d’argent permettant de racheter son logement, ou de devoir s’en séparer.
Exemple de vente à réméré
Pour mieux appréhender la complexité de ce type de transaction, Selectra, expert en investissement immobilier, propose un exemple concret pour comprendre les risques et les avantages du réméré :
M. et Mme. Dupont, un couple sans enfant, possèdent une maison de 100 m² à Cannes. La vente à réméré est acceptée par une société spécialisée pour une période de 2 ans.
La vente à réméré va être réalisée avec les caractéristiques suivantes :
- La valeur du bien est estimée à 250 000€ ;
- Le montant de la dette du ménage s’élève à 50 000€ ;
- Le prix de la vente à réméré est négocié entre l’investisseur et le couple Dupont à 180 000€ ;
- L’indemnité d’occupation mensuelle est fixée à 1 500€, soit 36 000€ pour 24 mois ;
- Les frais de commission de l’agence en réméré s’élèvent à 7 200€. Dans un marché où les commissions dépassent souvent les 5%, le partenaire de Selectra propose des tarifs avantageux.
Le montant net perçu dans la vente à réméré par le couple Dupont s’élève à 136 800€ (180 000€ – 36 000€ – 7 200€). Après remboursement de leur dette, ils disposent donc de 86 800€.
Les caractéristiques du rachat du bien en réméré sont les suivantes :
- Le prix de rachat du bien en réméré est fixé à 180 000€ ;
- Les frais notariés (3% dans le cadre d’un réméré) s’élèvent à 5 400€ ;
Pour racheter leur bien, M. et Mme. Dupont doivent donc obtenir une somme de 98 600€ (180 000€ – 86 800€ + 5 400€) dans le délai de 24 mois que dure le contrat.
Pour l’investisseur, la rentabilité est de 10% pendant les 2 ans du contrat, grâce aux loyers perçus, que les anciens propriétaires exercent ou non leur option d’achat. À cela s’ajoute un bien acheté avec une décote de 28% si M. et Mme. Dupont ne peuvent pas le racheter.